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Les ainés à Trémazan.
endant
tout le XVe Siècle, les ainés du Chastel qui héritèrent
de la seigneurie ancestrale se consacrèrent essentielemnt
à sa gestion et à son développment. Loin d'être
incompatibles avec ce devoir, les charges que certains d'ntre eux
assumèrent dans l'administration ducale, par les revenus,
les terres et les relations qu'elles apportèrent, favorisèrent
l'expansion de la seigneurie. Accaparés par ce double engagement,
les seigneurs du Chastel s'investirent essentiellement dans le cadre
du duché. A une exception près : Guillaume Il du Chastel.
En effet, celui-ci était entré du vivant de son père au service
de Louis d'Orléans, frère du roi Charles VI. Il fut
donc amené à se déplacer et à demeurer hors
de la péninsule. Quelques mois avant la régence du
duché de Bretagne par le duc de Bourgogne (1402-I404), Guillaume
Il accompagna le jeune duc jean V à Arras pour assister aux cérémonies
des fiançailles de Jean sans Peur, fils de Philippe le Hardi.
L'alliance avec la Bourgogne entraîna une rupture avec l'Angleterre
à laquelle Guillaume Il du Chastel prit sa part. En 1403, à la tête
d'une escadre avec jean de Penhoët, amiral de Bretagne, il
défit une flotte anglaise au large de la pointe Saint-Mathieu.
Il trouva la mort l'année suivante lors d'un débarquement
mal préparé devant le port de Darmouth. |
uillaume
Il du Chastel disparu sans postérité, son frère
olivier ler hérita de la Seigneurie. Entre 14I2 et 1414,
celui-ci est mentionné comme capitaine de Brest. Son fils
François lu fut chambellan
de Pierre II, duc de Bretagne de 1450 à 1457, qui le fit
chevalier banneret en 1455.
Les deux héritiers suivants, Olivier Il et Tanguy V ne semblent
pas avoir participé à l'administration ducale.
Après l'enjeu qu'il représenta au cours de la guerre
de Succession, le château de Trémazan connut, tout
au long du XV siècle, une évolution de son rôle
militaire qui le porta à se spécialiser dans la défense
côtière contre les éventuelles descentes anglaises.
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n
période de crise, l'intégration du château dans
la défense des côtes se matérialisait par la
présence d'une garnison. Pour cette raison, lors de la montre
de 1467, douze nobles, que le seigneur du Chastel dit " estre
de la garde de son chastel ", ne se présentèrent
pas a Lesneven. La plupart d'entre eux étaient originaires
du Bas Léon et même des environs, comme les seigneurs
de Kergadiou et de Keroulas, très respectivement
propriétaires d'un grand manoir sur les communes de Plourin
et de Brélès. Trois autres nobles, familiers
du seigneur, renforçaient la garnison.
côté
d'une véritable armée permanente constituée
dès le milieu du XV siècle à l'exemple des
Français, les ducs de Bretagne disposaient également
du ban féodal ou arrière-ban qui représentait
encore la force militaire traditionnelle du duché. A la
veille de la guerre d'indépendance qui se soldera en 1488
par la défaite de Saint-Aubin-du Cormier, le seigneur du
Chastel participa à la montre "ou revue des sujects
aux armes de l'évesché de Léon "
qui se tint une nouvelle fois à Lesneven en septembre 148
l. Il y figure à la tête de deux lances;' et de huit
archers en brigandine Contrairement à l'unité de
base de l'armée permanente appelée lalance
garnie qui comprenait six individus dont quatre combattants, celle
de l'arrière-ban en comptait seulement trois. Elle était
constituée d'un homme d'armes, d'un coustilleur
chargé d'achever l'ennemi terrassé et d'un page
dont le rôle était d'aider l'homme d'armes à
s'équiper. Dans le cas présent, les deux hommes
d'armes étaient le seigneur du Chastel lui même et
Guillaume Kerlech, membre de la famille noble la plus importante
de Ploudalmézeau. Si les noms des auxiliaires ne
sont pas indiqués, en revanche ceux des archers en brigandine
le sont. Trois de ces huit soldats appartiennent à la même
famille de Kermenou originaire de Porspoder. A lui
seul, le seigneur du Chastel alignait une troupe forte de quatorze
hommes, dont douze combattants. Au total, la paroisse de Plourin
fournit trois lances, vingt-quatre archers, un arbalétrier
et dix neuf vougiers en
brigandine, en jacque ou en corset, soit cinquante combattants.
Pour compléter ce tableau, deux nobles, Even Kerengar et
jehan Bohic, font partie de l'armée permanente du duché.
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