Jean V duc de Bretagne
Jean V duc de Bretagne
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e nom du château de Trémazan est intimement lié à celui d'une famille : celle des du Chastel. Ce sont eux qui le construisirent et en firent leur principale demeure pendant plusieurs siècles. L'origine de ce lignage est encore environnée de brumes, mais au fil de l'histoire, il gagna sa place au soleil. Tant et si bien que les du Chastel finirent par prendre rang dans la haute aristocratie bretonne et compter parmi les quatre familles les plus importantes du Léon qu'un ancien dicton caractérise en ces termes : antiquité de Penhoët, vaillance du Chastel, richesse de Kermavan et chevalerie de Kergounadeac'h. Mais la fin du XVe siècle leur sera fatale car, faute d'héritiers mâles, la branche aînée finira par s'éteindre.
omme beaucoup de vieux châteaux, de nombreuses légendes sont attachées aux murailles de Trémazan. La plus connue nous apprend que les du Chastel bénéficiaient de la protection particulière de deux saints du VI Siècle : sainte Haude et saint Tanguy.
eur vie nous est connue par la publication qu'en fit au XVII siècle le bénédictin Albert Le Grand dans son ouvrage sur « Les vies de saints de la Bretagne Armorique ». Le texte en question nous apprend que dans la première moitié du VIe siècle, un noble nommé Galon, seigneur de Trémazan, avait deux enfants, une fille et un fils, issus d'un premier mariage : Haude et Gurguy. Ce dernier, de retour au château paternel après dix ans passés à la cour du roi des Francs, abusé par sa marâtre, tua sa soeur Haude en la décapitant d'un coup d'épée. Alerté de sa méprise par des témoins, Gurguy, accablé, alla prévenir son père. C'est alors qu'Haude apparut dans la salle où ils se trouvaient, tenant sa tête dans ses mains. Après l'avoir replacée sur son cou, elle se tourna vers sa marâtre et lui reprocha ses perfidies. Comme celle-ci ne voulait pas s'amender, elle fut prise de violents maux de ventre et se vida de ses intestins avant d'être foudroyée par un éclair divin. Puis, avant de disparaître, Haude consola son frère et lui pardonna. Mais toujours désespéré d son crime, Gurguy se rendit auprès de saint Paul, évêque de Léon, qui le confesse et lui enjoignit un jeûne de quarante jours. Sa pénitence accomplie, Gurguy se retourna vers saint Paul auquel il apparut la tête auréolée d'un disque de feu. Sain Paul lui remit alors l'habit monastique et changea son nom en Tanguy (du breton tan, feu). Quelques années plus tard, Tanguy fonda l'abbaye de la pointe Saint Mathieu.
e nombreux textes font référence à la présence de deux plantes de couleur rouge dans les ruines du château : on voit fleurir, même en hiver, sur les murailles d Trémazan, des oeillets rouges que les paysans appellent chinoff santez Eodez, parc que les oeillets furent teints du sang de l'infortunée soeur de saint Tanguy. On trouve également une autre plante, nommée en breton bouzellou an introun, les entrailles de la dame, en souvenir du prodige survenu lorsque sainte Haude reprocha à s marâtre ses perfidies et son opiniâtreté à la tourmenter. Cette plante, commune dan la cour et les fossés du château, ne se rencontre, assure-t-on, que dans ces deux endroits. Aujourd'hui, il ne reste pas de traces des oeillets de sainte Haude. 1 auraient disparu de Trémazan depuis environ trente ans. Cueillis, déplantés, étouffés par le lierre, ils ont emporté avec eux une partie de la légende... La plante désignée sous le nom de bouzellou an itroun, en fait le géranium sanguin, a elle anssi disparu des ruines. Toutefois, des touffes de fleurs rouge pourpre signalent sa présence chaque printemps sur la dune toute proche. Clicker pour agrandir
A proximité immédiate du château, quelques sites perpétuent le souvenir de sainte Haude et de saint Tanguy. Ainsi, le nom même du village de Kersaint, à cinq cents mètres seulement du château et qui signifie « le village des saints », leur fait probablement référence. De plus, à moins d'un kilomètre au Sud-Est de Kersaint, une fontaine sertie dans son écrin d'aubépines est connue sous le nom de fontaine Sainte-Haude. La légende place la décapitation de sainte Haude à cet endroit et la tradition populaire ajoute même que le bassin d'ablutions recueillit la tête de la victime, ce qui expliquerait sa forme circulaire. Le site comprenait également une chapelle aujourd'hui disparue. A cent mètres de là, une seconde chapelle était dédiée à saint Tanguy. La sacralisation de la fontaine Sainte-Haude remonte au moins à l'époque gauloise puisque le lavoir comprend une stèle quadrangulaire à pans de l' Age du Fer remployée comme pierre à linge. Une autre stèle octogonale, déplacée depuis, complétait l'ensemble.